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Anonyme ou connu, autochtone, francophone ou anglophone, le guide de pêche se situe au cœur de l’activité qui se déroule tant aux Fourches – qui deviendra Matamajaw – qu’à Grand-Métis. Il connaît les rivières qui traversent les camps de pêche et accompagne les inconditionnels là où il est fort probable de capturer un saumon. L’émoi suscité par la prise en fait un personnage incontournable. Estimé par celles et ceux à qui il ouvre son intimité avec le territoire et au service desquels il met sa maîtrise des pratiques de pêche, son statut diffère de celui du personnel des berges. On le voit sur les photographies, son nom apparaît dans les correspondances, on lui offre des cadeaux, autant de témoignages de l’appréciation dont il fait l’objet. Cette exposition lui rend hommage, reconnaît l’existence de cette figure essentielle qui vit dans la proximité de sa clientèle, voire en amitié avec celle-ci. Cette exposition honore également sa connaissance des ressources naturelles qu’il veille à préserver. Cette exposition est produite par les Amis des Jardins de Métis en collaboration avec le Site patrimonial de pêche Matamajaw grâce au soutien financier du ministère de la Culture et des Communications du Québec dans le cadre du programme de Soutien à la concertation et à l’innovation des institutions muséales. Look-à-tout, d’Alexis Aubin-LaperrièreDans l’arsenal des pêcheurs de saumon, il existe un outil au nom surprenant : le « look-à-tout ». Conçu comme un périscope inversé, le look-à-tout sert à repérer des saumons sous l’eau lorsqu’il est impossible de voir à travers la surface de la rivière.Inspiré par cet outil, ce projet a été créé en simulant une ou deux secondes d’observation de saumons dans une fosse. Imprimé selon la technique ancestrale japonaise du Gyotaku, cette série en six cadres montre, image par image, trois saumons qui s’activent.Jadis, les Japonais ont développé la pratique du Gyotaku pour inventorier les espèces, certifier des histoires de pêche (trophée) et rendre hommage à la mer nourricière. Les plus anciennes empreintes de poissons connues et conservées datent du début du XIXe siècle. Fondée au croisement entre l’œuvre d’art et l’archive scientifique, cette discipline s’incruste parfaitement dans ma démarche artistique.Dans cet esprit, j’éprouve une infinie curiosité à imaginer la première fois ou un marin pêcheur a observé une trace de poisson. Je m’identifie à celui qui a eu la curiosité et l’envie de domestiquer cet artisanat potentiellement issu d’une coïncidence : une seiche prise dans un filet déverse son encre et tache d’autres poissons pour ainsi laisser des empreintes sur le pont du bateau. Cette vue sur l’origine du Gyotaku dicte mon désir de pousser cette démarche de spontanéité.
Les vernissages de ces deux expositions auront lieu lors d’un événement conjoint qui se tiendra le dimanche 19 juin à 14 h à la villa Estevan. Notez cette date à votre agenda! L’artiste et l’équipe muséale des Jardins seront sur place. Des breuvages vous seront servis pour fêter en grand le début de ces expositions temporaires et estivales.